INTRODUCTION
Entre tripes, métal et croisade infernale : une épopée aussi brutale que perfectible
Cinq ans après Eternal, le Slayer revient dans une préquelle médiévale aux ambitions gigantesques. Bouclier à la main, il taille, broie et explose tout sur son passage. Mais cette nouvelle formule, plus lourde et plus accessible, réussit-elle vraiment à maintenir la légende au sommet ?
⚔️ Un Slayer médiéval plus tank que prédateur
DOOM: The Dark Ages est tout sauf un DOOM Eternal 2.0. En revenant plusieurs siècles en arrière, id Software opte pour un virage assumé vers un gameplay plus lourd, plus frontal, presque chevaleresque. Exit les dashs en tous sens : ici, on fonce, on pare, on écrase. Le bouclier-tronçonneuse, nouvelle star du jeu, redéfinit l’approche des combats avec des parades, des renvois de projectiles et des charges dévastatrices façon Captain America sous stéroïdes démoniaques.
Si les sensations sont toujours là, l’ensemble devient plus permissif, plus accessible — certains diront plus “casual”, surtout face à l’exigence d’Eternal. En Cauchemar, le jeu reste intense, mais rarement injuste. Et c’est probablement ce qui résume le mieux ce DOOM : un plaisir immédiat, viscéral… mais un peu moins profond.
LE COEUR DU TEST
🎨 Une DA qui déchire (littéralement)
Le virage médiéval n'est pas qu’un prétexte narratif. C’est un véritable parti pris artistique. Les royaumes traversés sont vastes, vertigineux, gothiques, parfois lovecraftiens. Le moteur id Tech en met plein les yeux, aussi bien sur PC que consoles. Mention spéciale au travail sur la lumière et les textures métalliques, qui rendent chaque zone aussi mystique qu’oppressante. Une ambiance à mi-chemin entre Painkiller, Dark Souls et Heavy Metal.
🔫 Trop d’idées, pas assez de rigueur ?
C’est ici que le bât blesse. Car à vouloir trop en faire, DOOM: The Dark Ages s’éparpille parfois. Les phases en mécha géant ou à dos de dragon manquent d’impact, de liberté, de nervosité. Elles cassent le rythme au lieu de le relancer. Les zones ouvertes, bien que bien construites, peuvent donner une impression de remplissage, là où l'efficacité d’un DOOM tient souvent à sa tension continue.
Même les Glory Kills, marque de fabrique de la série, sont réduits à une seule animation par type d’ennemi. Une régression étonnante dans un jeu qui se veut plus bourrin que jamais.
🧠 Une narration sacrifiée sur l’autel du gameplay
id Software voulait approfondir l’univers et raconter la genèse du Slayer. Mais après un départ prometteur, l’histoire s’essouffle. Le Slayer semble subir l’intrigue plus qu’il ne la porte. Les dialogues sont anecdotiques, les personnages secondaires creux, et le doublage manque cruellement d’âme. Seuls les trois derniers chapitres redonnent un peu d’épique à l’ensemble, mais il est trop tard. On termine la campagne avec plus de tripes dans les mains que d’émotion dans le cœur.
🎵 Musique : du bon gros métal, sans l’âme
Finishing Move Inc. livre une bande-son solide, mais sans éclat. Du metal électro calibré, efficace, mais sans la folie et l’inventivité d’un Mick Gordon. Le sound design en revanche est exceptionnel : chaque coup de feu, chaque râle démoniaque ou parade au bouclier est une claque sonore parfaitement intégrée au gameplay.
🕹️ Un contenu solide, mais à étoffer
Comptez une quinzaine d’heures pour la campagne, voire 20 pour les plus acharnés. Le tout avec secrets, améliorations et défis secondaires. Malheureusement, aucun mode Horde, pas de new game+ ou d’arène à l’horizon. Une fois la croisade terminée, on attendra des DLC ou des mises à jour pour y replonger.
CONCLUSION
Un retour fracassant, mais pas inoubliable.
DOOM: The Dark Ages est une claque visuelle et sensorielle. Brutal, riche, magnifiquement mis en scène, il réussit à renouveler la formule sans la trahir. Pourtant, ses maladresses dans le rythme, l’histoire et certains choix de design empêchent le Slayer de gravir les cieux du panthéon DOOM. Un excellent FPS, mais pas encore le messie.
La note de la rédac : 8/10 !
Points forts
Points faibles
À propos de l'auteur
À L'AIZE GAME - Boutique, mais pas que.
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